Réseau français des Universités marines : Plus de 3 700 étudiants formés chaque année

05/09/2023

5 minutes

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interview

éducation et formation

[Interview] – Né en 2011 sous l’impulsion d’un groupe de scientifiques, le Réseau français des universités marines (RUM) regroupe aujourd’hui 17 établissements dans l’Hexagone. Pour son coordinateur, François Lallier, il est essentiel de développer les filières dédiées à l’océanographie dès la licence.

Vous voulez devenir océanographe mais vous cherchez une formation ? Océans connectés donne la parole aux directeurs d’établissements proposant des cursus dans les sciences de la mer. Pour le premier épisode de cette série, François Lallier, professeur à Sorbonne Université et coordinateur du Réseau français des universités marines détaille les différents parcours possibles au sein des universités partenaires du réseau.

Vous coordonnez le Réseau français des universités marines (RUM), quels établissements composent ce réseau et à quoi sert-il ? 

Le Réseau a été créé en 2011 suite au constat d’une trop grande dispersion des universités. Quand on pense aux sciences de la mer, on a en tête le côté recherche et les Instituts français comme l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) ou le CNRS, mais on ne pense pas toujours à l’aspect formation. On a donc créé un Réseau national des universités opérant dans le domaine des sciences de la mer pour accroître leur visibilité nationale, européenne et internationale. En 2011, neuf universités ont adhéré à ce réseau. Aujourd’hui, 17 établissements nous ont rejoints.

Comment recensez-vous toutes les formations disponibles dans les sciences de la mer ?

Sur notre site, nous répertorions plus de 180 formations en licence, master et doctorat, dans les domaines de l’océanographie, la chimie marine, la biologie, les sciences humaines et sociales, etc. Il est vrai que la spécialisation marine se fait surtout au niveau master mais on essaye de développer les unités d’enseignement pour s’initier au monde marin dès la licence. Pour le moment, ce sont surtout des cursus pluridisciplinaires, axés autour de la biologie ou de la géologie, mais il est important de développer des filières marines accessibles post-bac.

François Lallier, coordinateur du Réseau français des universités marines. Crédit : F.L

Quelles démarches doivent faire les étudiants en recherche d’une formation  ?

Nous avons constaté qu’il n’était pas facile de trouver une formation, nous avons donc créé un portail numérique qui regroupe tous les cursus en sciences de la mer proposés par les universités de notre réseau. Sur notre site, l’étudiant peut trouver des informations sur les cours et être redirigé vers les différentes universités. On retrouve des masters « biodiversité, écologie et évolution » dans la plupart des universités du RUM. À l’intérieur de ces cursus, il y a des parcours marins différents, on essaye de les mettre en avant pour guider les élèves.

L’Université Aix-Marseille propose notamment un master « Droit et management des activités maritimes » ou un doctorat « Science de l’environnement – océanographie ». On peut aussi citer le master « ingénierie marine » à l’Université Bretagne sud ou le master « Gestion des littoraux et des mers » à Montpellier.

Combien d’élèves sont formés au sein du réseau  ?

Plus de 2 500 étudiants sont formés chaque année au niveau master et 1 200 à 1400 en doctorat. Il y a plus de garçons que de filles, la proportion d’étudiantes reflète la réalité de la profession. Elles sont plus nombreuses dans certaines disciplines, comme la biologie ou l’écologie, mais elles sont plus rares en science de la terre ou en physique.

Les formations en sciences de la mer manquent-elles, selon vous, de visibilité ? 

Dans l’intitulé des formations, il n’y a pas toujours la mention « océan », les étudiants qui s’y intéressent vont laisser de côté certaines filières car des intitulés comme « Géophysique et géotechnique » ne les inspirent pas vraiment. Pourtant, ces disciplines sont essentielles pour étudier, par exemple, les glissements de terrain sous-marins et les conséquences des catastrophes naturelles extrêmes. Ce manque de clarté rend la recherche plus difficile pour les étudiants alors nous essayons de les répertorier plus facilement.

La station biologique de Roscoff de Sorbonne université, fondée en 1872, continue de développer la formation aux sciences marines en s’appuyant sur la recherche et l’observation du milieu marin. Crédit : Mathieu Rouault/Grand Labo

Comment le RUM est-il présent sur la scène européenne ?

Lorsque nous avons créé le réseau, l’un des objectifs était de jouer un rôle au niveau européen. Nous faisons partie des 35 organisations membres de l’European Marine Board (EMB), un groupe de réflexion en matière de politique scientifique marine. Nous sommes aussi membre d’EuroMarine, un réseau d’organisations de recherche et d’instituts européens. Nos étudiants peuvent suivre un semestre dans une université partenaire ou effectuer un stage au sein d’un institut européen.

Les étudiants peuvent-ils participer à des expéditions océaniques ? 

On travaille avec la flotte océanographique française pour développer des unités d’enseignement flottants et permettre aux étudiants de prendre part à des missions. Les sept « navires de station » de la flotte participent déjà aux actions de formations mais les grands bateaux côtiers et hauturiers ont peu de place pour les étudiants. On réfléchit à développer des universités flottantes car la découverte de la réalité du terrain est essentielle. Toutes les formations comprenant des embarquements en mer ou des plongées sont plus attrayantes pour les élèves.

 

Propos recueillis par Marion Durand.

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