FUTURE-OBS : des observatoires « augmentés » pour les éco-systèmes côtiers

26/04/2023

5 minutes

Pour tout le monde

océans et nous

technologieobservationsinnovation

A ce jour, on estime qu’environ 3,5 milliards de personnes dépendent des écosystèmes côtiers marins, ce qui les rend particulièrement vulnérables face au réchauffement climatique. Les pressions anthropiques liées aux activités humaines et le changement climatique lui-même menacent la durabilité et la résilience de ces systèmes écologiques, sociétaux sous des contraintes économiques complexes.

Dans ce contexte, le projet FUTURE-OBS ambitionne de mettre en place des observatoires côtiers dits « augmentés ». En proposant des stratégies d’observations multi-échelles et multidisciplinaires des écosystèmes et des sociétés, le projet doit aboutir à une meilleure gestion des risques dans ces zones côtières, et à une meilleure évaluation de la pertinence et de l’efficacité des politiques publiques. Des solutions construites avec les acteurs locaux (associations, élus, entrepreneurs…) innovantes et durables doivent émerger pour répondre aux principaux changements environnementaux.

Une nouvelle méthode globale et innovante

Projet lauréat au printemps 2022 du PPR « Océan & Climat », le projet FUTURE-OBS doit permettre de mieux comprendre la dynamique des sociétés et écosystèmes côtiers, et de développer des approches innovantes et opérationnelles pour une gestion des espaces côtiers basées sur la connaissance scientifique.

En développant des programmes d’observation et de modélisation innovants, le but est d’aboutir à la mise en place d’observatoires dits « augmentés » capables d’analyser et de prévoir les trajectoires des sociétés et des écosystèmes face aux changements environnementaux.

FUTURE-OBS espère rompre avec une approche en silo classique pour promouvoir une approche intégrée, conduisant à des solutions cohérentes avec les besoins des sociétés dans le respect des écosystèmes.

Des outils et des données multiples et complémentaires

Un observatoire « augmenté » est une infrastructure intégrée d’observation et de surveillance fournissant des données multidisciplinaires et standardisées.

Une méthode d’acquisition et de traitement « standardisée » permet de comparer entre elles des données multiples, pas toujours acquises aux mêmes échelles de temps et d’espace.

Qui dit infrastructure « intégrée » suppose également la combinaison de plusieurs approches :

  • une approche multi-paramètres: FUTURE-OBS prévoit de combiner à la fois des variables physiques, chimiques, biogéochimiques et aussi des données sur la biodiversité, les usages et les pressions anthropiques.

Les équipes de recherche associeront des approches traditionnelles d’observations de l’océan, à de nouvelles techniques comme la génomique environnementale et l’imagerie in situ pour la biodiversité, ou encore l’utilisation des données provenant des réseaux sociaux pour les usages. De nouvelles méthodes pour traiter la donnée, utilisant l’intelligence artificielle (pour le traitement de l’image ou le développement d’indicateurs par exemple) ou le « text mining » seront également mises en place au sein de ces observatoires augmentés.

  • une approche multi-échelle : pour atteindre l’objectif de FUTUR-OBS , il faut que tous les niveaux et échelles des écosystèmes côtiers soient pris en compte, en partant de l’organisme unicellulaire jusqu’aux activités humaines. Il est en effet difficile de comprendre le fonctionnement et la dynamique des espaces naturels sans mettre en parallèle les écosystèmes sociaux et économiques qui y sont liés, comme la pêche ou les activités de loisirs. Sans cette vision globale, il est impossible de gérer les risques et d’évaluer la pertinence et l’efficacité des politiques publiques.

FUTURE-OBS sera donc déployé sur tout le littoral français et couvrira 2 régions marines, 5 aires marines protégées et 4 zones aquacoles. Ces zones, pour le moment gérées différemment, subissent toutes des pressions extrêmes face au changement climatique. FUTURE-OBS se penchera sur ces trois échelles spatiales afin que ces zones à forts enjeux soient utilisées comme des démonstrateurs.

© FUTURE-OBS

  • une approche multi-disciplines: FUTURE-OBS s’appuiera sur l’union de plusieurs disciplines en particulier sur l’océanographie, la biologie, l’économie, la sociologie, ou la communauté des modélisateurs
  • une approche multi-acteurs : scientifiques, agences gouvernementales, usagers, politiques seront réunis pour travailler ensemble. La gestion des risques et la mise en place de mesures de protection des espaces naturels ne tiennent qu’à la seule condition que tous les acteurs soient en accord et travaillent en collaboration. Un projet qui laisse délibérément un élément de côté aura très peu de chance d’être pérenne dans le temps et d’être efficace.

Dans ce contexte, FUTURE-OBS ambitionne ainsi de structurer une communauté nationale, en contribuant notamment à l’implantation d’un nouveau réseau français d’observation de l’océan (FrOOS, French Ocean Observing System) en interaction avec les systèmes d’observations européens (EOOS, European Ocean Observing System) et internationaux (GOOS et Un Ocean Decade). Au niveau national, FUTURE-OBS sera également un appui aux politiques publiques en environnement (e.g. DCSMM, DCE).

FUTURE-OBS garde une large part à la discussion entre les acteurs et à la diffusion des connaissances, que ce soit entre scientifiques ou avec des personnes non-initiées comme les politiques ou le grand public. L’objectif est également de permettre à ces différents acteurs de s’approprier les résultats du projet et les nouvelles technologies utilisées, afin de favoriser l’émergence d’une communauté nationale portant un but commun. La mutualisation des connaissances et des outils entre les sphères scientifiques, politiques et sociétales est l’une des nouvelles voies explorées par FUTURE-OBS pour faire face aux grands enjeux climatiques et sociétaux à relever.

FUTURE OBS est porté par les organismes suivants : Sorbonne Université, CNRS, Ifremer, IRD, ULCO, Université de Bordeaux, Aix-Marseille Université, Nantes Université, Université de Montpellier, Muséum National d’Histoire Naturelle, Sciences Po MediaLab, Office Français de la Biodiversité, Observatoire des Sciences de l’Univers (STAMAR).

ces événements pourraient vous intéresser... tout voir