L’accélération du changement climatique implique une révision de nos modèles

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Par Reporterre

Les vagues de chaleur se succèdent, les évènements climatiques extrêmes impactent la planète de manière globale et les espèces disparaissent dans un silence assourdissant. Malgré ces images dramatiques du changement climatique, les prédictions des experts se confirment. Pour continuer à prévoir au mieux notre climat futur et tenter d’y apporter quelques solutions, les chercheurs doivent impérativement faire évoluer les modèles, en adéquation avec l’emballement de la crise climatique.

Depuis deux ans, notre monde subit visiblement le changement climatique, à coup de vagues de chaleur, de sécheresses ou encore d’orages violents. Et si les scientifiques du climat ne sont pas surpris par cette accélération qui correspond à leurs prévisions, de nouveaux résultats, publiés dans le dernier rapport du Giec en août 2021, prennent mieux en compte les observations récentes.

« Dans certaines régions du monde, le réchauffement est plus fort que ce que nous disaient les modèles. En Europe de l’Ouest, en Arctique et Antarctique ou encore en Australie. Des observations qui obligent aujourd’hui les climatologues à revoir leurs modèles climatiques », dit à Reporterre Davide Faranda, chercheur au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE).

Canicules, tornades et canicule marines, comment les prévoir ?

L’accélération du réchauffement va de pair avec des événements climatiques violents. A nouveau, le 17 novembre dernier, une tornade frappait le département de la Marne, après celle, meurtrière de cet été en Corse, et une autre d’Octobre qui a littéralement soufflé un village. « Des telles ampleurs — caractéristiques des climats d’autres régions du monde, tels que les États-Unis ou les tropiques — n’avaient jamais été mesurées en France », souligne Davide Faranda. La science a beau les prédire, les événements nous tombent dessus.

« Le dernier rapport du Giec fait état du consensus sur les risques élevés de sécheresse et de vagues de chaleurs, mais on n’est pas capable de prévoir exactement quand elles vont arriver. Or, ces phénomènes, souvent catastrophiques, sont aujourd’hui observables et ils sont arrivés très rapidement. On ne pouvait par exemple pas prévoir la canicule marine qui touche la méditerranée cette année », raconte Wolfgang Cramer, chercheur CNRS à l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale (IMBE).

Les canicules océaniques sont justement un domaine sur lequel les recherches se multiplient ces dernières années. « La science avance sur la connaissance des impacts des vagues de chaleur sur l’océan. Des résultats récents montrent que le réchauffement, bien connu en surface, s’étend aussi à des dizaines de mètres en profondeur. Nous comprenons aussi mieux les effets de ces canicules marines sur la baisse d’oxygène dans l’eau de mer et sur la modification des courants », résume Laurent Bopp, chercheur au Laboratoire de météorologie dynamique.

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