Par The Conversation, le 30 septembre 2022
Toujours en quête d’améliorations pour récolter les données sur l’état des océans, la nouvelle génération de robots autonomes, appelés flotteurs Deep Argo, mis au point par l’Ifremer permettra de sonder l’océan jusqu’à 4 000 voire 6 000 mètres de profondeur. La connaissance de l’état de l’océan profond est essentielle à l’étude du changement climatique.
Né en 1999 à l’initiative d’un consortium de plus de 30 pays, le programme international Argo est un programme d’observation des océans qui utilise des robots autonomes (appelés aussi flotteurs) pour collecter en temps réel des mesures de température, salinité et courants entre 2000 mètres de profondeur et la surface.
Ces flotteurs sont désormais déployés par les scientifiques dans le cadre de la nouvelle mission phare « OneArgo » qui vise, dans les vingt prochaines années, à cartographier et étudier l’océan global et ses mers marginales, à toutes les profondeurs et en intégrant la mesure des paramètres biogéochimiques essentiels pour suivre l’évolution de la santé des écosystèmes marins ou mieux appréhender le cycle du carbone.
Supporter la pression des fonds marins
Pour sonder les profondeurs au-delà des 2000 mètres, chercheurs et ingénieurs doivent relever une série de défis technologiques, puisque la pression sous 2 000 mètres de colonne d’eau est très élevée : elle est à 4 000 mètres de profondeur 400 fois plus importante qu’en surface !
Concrètement, le système hydraulique a dû être adapté pour permettre la descente ou la remontée du flotteur dans la colonne d’eau, tout en limitant l’énergie embarquée nécessaire à un fonctionnement autonome du flotteur pendant plusieurs années.
Le signal de réchauffement global étant très atténué aux très grandes profondeurs, il a également fallu améliorer les performances des capteurs. En effet, ces flotteurs « Deep Argo » dédiés aux mesures au-delà des 2000 mètres de profondeur, devront bientôt permettre de quantifier avec précision l’augmentation de la température moyenne de l’océan global entre la surface et le plancher océanique, mais également de déceler les régions et les couches océaniques les plus impactées par le changement climatique en cours.