Bien qu’invisibles à l’œil nu, les tourbillons ont un rôle majeur dans la dynamique océanique. Ces structures de petite échelle en rotation influencent la circulation des masses d’eau, la répartition des nutriments et par conséquent le fonctionnement des écosystèmes marins. Mais leur déplacement rapide et la disparité de leurs tailles rendent leur observation et leur suivi particulièrement complexes. Une récente étude publiée par une équipe de chercheurs américains a permis de comparer la fiabilité des données obtenues par satellites et par différents moyens à la mer dans la détection et le suivi de phénomènes tourbillonnaires en Atlantique.
par Laurie Henry
Photo de couverture : tourbillons océaniques © Shutterstock
Les tourbillons pour étudier les propriétés de l’océan
Suivre une même masse d’eau dans l’océan pendant plusieurs jours est un défi permanent. Les courants, les vents et la turbulence océanique ne cessent de déplacer particuleset organismes vivants. Pour contourner cette difficulté, les scientifiques utilisent ce qu’ils appellent l’approche lagrangienne, à savoir suivre le déplacement d’un volume d’eau donné plutôt que de se placer en un point fixe. Mais cette approche ne vaut que si le volume d’eau étudié reste relativement cohérent dans le temps.
C’est le cas par exemple des tourbillons encore appelés « eddies » dans l’océan. Les tourbillons anticycloniques (tournant dans le sens des aiguilles d’une montre dans l’hémisphère nord) contiennent En particulier des eaux dites « modales », qui leur permettent d’avoirune structure interne stable et une forte capacité à retenir les masses d’eau dans leur centre. Ces structurestourbillonnaires stables offrent ainsi l’opportunité aux scientifiques d’étudier en leur sein l’évolution des propriétés physiques, chimiques et biologiques de l’océan sur plusieurs jours.