When corals start walking!

21/05/2025

7 minutes

oceans and society

Et si les coraux n’étaient pas aussi immobiles qu’on le croit, vissés à leur récif comme des rochers vivants ? Un étrange déplacement, un comportement inattendu, et toute une vision du monde marin qui vacille. C’est une découverte scientifique étonnante qui vient d’être faite sous la mer. Certains coraux seraient capables de se déplacer activement pour aller chercher la lumière. Un comportement inattendu qui en dit long sur l’ingéniosité du vivant et pourrait nous éclairer sur le comportement de ces créatures des récifs tropicaux discrètes mais ô combien essentielles pour la vie marine.

par Laurie Henry. Photo de couverture : Cycloseris cyclolites © Brett Lewis/Queensland University of Technology

C’est au large de l’Australie, dans les profondeurs éclairées par les rayons bleus du Pacifique, qu’un petit corail solitaire, Cycloseris cyclolites, a attiré l’attention d’une équipe de chercheurs de la Queensland University of Technology. Ce corail en forme de disque plat, à peine plus grand qu’une pièce de monnaie, s’est révélé capable de ramper lentement sur le fond marin. Pas un simple glissement passif, non : un véritable déplacement, volontaire, en direction de la lumière.

Un corail qui marche vraiment

Cycloseris cyclolites appartient à la famille des coraux dits « champignons ». Contrairement aux coraux de récifs bien ancrés sur le substrat, cette espèce vit librement posée sur le sable marin, généralement sur des étendues sableuses ou les pentes du récif, là où la lumière devient plus rare entre 10 et 60 mètres de profondeur.

Cet environnement est instable : tempêtes tropicales, recouvrement par les sédiments, variations de température ou de lumière. À cela s’ajoute une compétition locale entre individus lorsque leur densité devient trop élevée.

Dans ces conditions, rester immobile peut devenir un handicap. Le corail présente une morphologie plate, légèrement concave, avec un diamètre souvent inférieur à 6 centimètres chez les individus les plus mobiles. Cette forme lui confère un centre de gravité bas et une interaction réduite avec le courant, facilitant son adaptation aux fonds meubles. Sa surface est tapissée de tissus souples, capables d’une grande amplitude de déformation, un atout pour la locomotion comme pour le rejet de sédiments.

Les premières observations de leur mobilité remontent à plusieurs décennies, mais restaient attribuées à des déplacements passifs, dus au ressac ou à l’inclinaison du relief. Ce n’est que récemment que les chercheurs ont pu distinguer des mouvements réellement initiés par l’organisme lui-même.

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