Le séisme d’Amorgos en 1956 a déclenché un tsunami dont l’origine restait incertaine. Mais une faille sous-marine massive vient d’être identifiée comme la cause principale, remettant en cause les hypothèses antérieures. Cette découverte éclaire les risques actuels en mer Égée, où une activité sismique et volcanique préoccupante est en cours près de Santorin.
Par Laurie Henry
Photo de couverture : Le rover Ariane semi-submergé. © Ifremer / Olivier Dugornay
Les tsunamis sont souvent associés aux grands séismes de subduction du Pacifique, mais le bassin méditerranéen semi-fermé n’est pas épargné. Le 9 juillet 1956, un séisme d’une magnitude supérieure à 7 secoue la mer Égée, provoquant un tsunami dévastateur. Avec des vagues atteignant 20 mètres sur certaines côtes grecques, il s’agit du plus important tsunami enregistré en Méditerranée au cours des deux derniers siècles.
Pourtant, son origine précise est longtemps restée inconnue. Une équipe de chercheurs du CNRS, de l’Université Côte d’Azur et de l’Institut de Physique du Globe de Paris a récemment mené une enquête sous-marine approfondie. Elle révèle que la rupture responsable du tsunami se situe sur la faille d’Amorgos qui pourrait suffire, à elle seule, à expliquer la catastrophe, remettant en cause des hypothèses établies depuis des décennies.