L’accès aux données océaniques est crucial pour comprendre l’évolution du climat, mais leur collecte reste encore limitée par des limitations technologiques ou parfois un manque de coordination internationale. En combinant capteurs autonomes et intelligence artificielle, le nouveau projet européen GEORGE (2023-2027) vise à améliorer la surveillance des océans en combinant des outils essentiels pour affiner les modèles climatiques et guider les politiques environnementales.
par Laurie Henry
Photo de couverture © GEORGE
L’océan absorbe près d’un quart du dioxyde de carbone émis par l’activité humaine, jouant un rôle crucial dans la régulation du climat. Pourtant, les scientifiques peinent encore à quantifier précisément ces échanges de CO₂ entre l’atmosphère et l’océan. Les variations locales, les limites des capteurs actuels et le manque de synchronisation entre les infrastructures compliquent cette mesure essentielle. Pour améliorer la surveillance de ces flux de carbone, le projet européen GEORGE financé par Horizon Europe, réunit un consortium de 28 partenaires, dont l’Ifremer, l’Université d’Exeter et l’institut GEOMAR. En promettant le développement de nouveaux capteurs autonomes associés à des stratégies d’échantillonnage optimisées, ce programme vise à rendre les observations océaniques plus précises et mieux intégrées.
Des capteurs autonomes pour une surveillance océanique plus précise
L’un des défis majeurs de l’étude du climat réside sur une mesure précise du CO₂ océanique. Pour relever ce défi, la nouvelle génération de capteurs autonomes du projet GEORGE prévoit de fonctionner sur divers supports océaniques : flotteurs dérivants, bouées fixes et véhicules sous-marins autonomes. Ces capteurs doivent mesurer avec une grande précision la pression partielle du dioxyde de carbone (pCO₂) dans l’eau de mer, un paramètre clé pour comprendre la façon dont l’océan absorbe et stocke le CO₂ atmosphérique.