Depuis sa thèse obtenue entre la France et la Belgique en 2017, Nolwenn Lemaitre est post-doctorante en Suisse où elle travaille sur les isotopes stables des métaux traces (cuivre, nickel et zinc) dans l’eau de mer. Elle vient d’obtenir une bourse européenne pour évaluer l’importance des sédiments comme source de ces métaux traces dans l’océan.
Des travaux de recherche dédiés aux cycles biogéochimiques des métaux traces dans l’océan
Nolwenn Lemaitre a obtenu sa thèse en 2017, en co-tutelle entre le LEMAR de Brest (Laboratoire des Sciences de l’Environnement Marin) et la Vrije Universiteit de Bruxelles (Université Libre).
Depuis, elle travaille comme post-doctorante à l’ETH de Zurich (Suisse), où elle étudie les isotopes stables des métaux traces (cuivre, nickel et zinc) dans l’eau de mer.
Ces métaux traces sont essentiels pour le développement du phytoplancton. Ils régulent la soustraction du CO2 à l’atmosphère et contribuent ainsi au contrôle du climat.
Mais, en dépit de leur importance dans l’océan, les cycles biogéochimiques complexes de ces métaux sont toujours très mal décrits. L’utilisation de leurs isotopes est novatrice et déterminante pour étudier en détails ces cycles biogéochimiques. Ils permettent de révéler les sources, les puits ainsi que les interactions avec la biologie et le transport via les masses d’eaux. Les quelques études utilisant ces outils géochimiques ont montrés que les budgets océaniques du cuivre, nickel et zinc n’étaient pas équilibrés, suggérant que des sources et/ou des puits doivent encore être découvert.
Une bourse européenne pour évaluer l’importance des sédiments comme source de métaux dans l’océan
Nolwenn Lemaitre vient d’obtenir un financement européen grâce au dispositif Marie Skłodowska-Curie Actions (MSCA), ce qui lui permet de revenir en France au LEGOS (Laboratoire d’Etudes en Géophysique et Océanographie Spatiales) de l’Observatoire Midi-Pyrénées à Toulouse.
Son projet – IsoMargin – concerne le rôle des sédiments en tant que source de cuivre, nickel et zinc à l’océan.
L’importance de cette source sédimentaire, en particulier à proximité des marges, a récemment émergée comme étant la solution pour équilibrer les budgets d’autres éléments chimiques tels que le fer, la silice ou les terres rares. Les quelques études isotopiques sur les trois métaux traces d’intérêt vont aussi dans ce sens.
Avec le projet IsoMargin, Nolwenn vise à :
- Traquer et quantifier l’apport de cuivre, nickel et zinc à l’océan via les sédiments des marges. Pour cela, elle utilisera les échantillons dissous, particulaires et sédimentaires de la récente campagne en mer SWINGS (Janvier-Mars 2021) ;
- Identifier les processus relâchant ces métaux traces pendant la dissolution sédimentaire. Pour cela, elle conduira des expériences de dissolution sous conditions contrôlées, au laboratoire. Ces échantillons feront l’objet de différentes analyses chimiques et mèneront aussi à des collaborations pour obtenir des informations omiques et thermodynamiques ;
- Revoir les budgets océaniques du cuivre, nickel et zinc, en incluant le flux et la signature isotopique des sédiments des marges dans le calcul global.