La troisième Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC3) a été l’occasion de découvrir le premier bulletin annuel mondial sur la santé de l’océan. Le rapport, qui s’appuie sur des méthodes de modélisation numérique avancées permettant de reconstituer les tendances passées et de projeter l’évolution des systèmes océaniques, dresse un constat alarmant. Chaque résultat, validé par des pairs, est retranscrit avec robustesse dans la conception d’un nouvel outil : le « Starfish barometer ». Ce baromètre de santé, en forme d’étoile de mer, ne se limite pas à un simple état des lieux. Il hiérarchise les pressions anthropiques et met en évidence les interactions entre ces facteurs et les écosystèmes marins. Ce nouveau baromètre doit servir d’indicateur de suivi à long terme de l’état de santé de l’océan.
par Laurie Henry
Photo de couverture : Le baromètre Starfish © M. Lévy et al., 2025
Des indicateurs de santé qui virent au rouge
Pour le moment, les données du Starfish Barometer révèlent une trajectoire inquiétante pour l’océan. Depuis 1901, le niveau moyen des mers a progressé de 23 centimètres, une accélération attribuée au réchauffement et à la dilatation thermique des eaux ainsi qu’à la fonte des calottes glaciaires. En 2024, il atteint un niveau record et accentue la vulnérabilité des zones côtières, où vivent près de 40 % de la population mondiale. La température des océans suit la même dynamique avec une année 2024 dépassant le précédent record de 0,25°C en surface, ce qui illustre une accumulation de chaleur sans précédent enregistrée sur plus de 64 années de mesures.