La science participative pour mesurer la ressource en eau des Pyrénées

Par Exploreur @UFTMP, mai 2021

Février puis avril : cet hiver 2021 aura vu de nouvelles vagues de sable du Sahara recouvrir le manteau neigeux dans les Alpes et les Pyrénées. Poussées par les vents forts provenant d’Afrique, d’importantes quantités de poussières de sable ont donné au ciel une couleur orange. L’atmosphère assez humide a également transformé ces poussières en véritables pluies sableuses, recouvrant une neige devenue elle aussi orangée.

Le phénomène n’est pas nouveau et s’est même multiplié. Les recherches confirment une augmentation nette de ces phénomènes sur les 33 dernières années.

Face à l’ampleur du phénomène, Simon Gascoin, chercheur au CNRS/CESBIO de Toulouse a lancé avec son équipe, un appel à récolter des échantillons de neige orange. Le projet de science participative baptisé : « Aidez-nous à mesurer la neige orange » a pour objectif d’une part de quantifier la quantité de poussière tombée, et d’autre part d’estimer l’effet du phénomène sur la fonte des neiges. En effet, lorsqu’elle devient orange, la neige s’assombrit par rapport à sa couleur d’origine qui est le blanc et absorbe donc d’avantage d’énergie solaire. La neige orange se réchauffe plus vite et fond donc plus rapidement.

Ces poussières de sable du Sahara provoquent également des pics de pollution de l’air, à l’effet néfaste sur les transports routiers et aériens, ou sur les voies respiratoires chez les humains. Les conséquences sont donc évidentes sur la santé de l’homme comme sur la quantité de ressource en eau présente dans la neige et les lacs des Pyrénées. La collaboration entre science et société est aujourd’hui une action nécessaire pour multiplier les données et compléter les approches.