Comment mieux protéger les océans ?

Article publié par Reporterre

La quinzième réunion de la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique (COP 15) a débuté le 7 décembre et sera certainement la plus grande conférence sur la biodiversité en une décennie. Les dirigeants mondiaux devraient s’entendre sur un nouveau cadre mondial pour la biodiversité et plus particulièrement sur la création de nouvelles aires marines protégées.

Protéger la biodiversité en limitant la disparition des espèces c’est garantir notre survie. Une biodiversité saine signifie des personnes en bonne santé, la sécurité alimentaire et hydrique. La nature est aussi notre meilleure alliée pour faire face à la crise climatique.

En ce moment, nous détruisons la nature plus rapidement que jamais. La phrase choc du secrétaire général de l’ONU, António Guterres, en ouverture de la 15e réunion de la Conférence des Parties (COP15) à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique le résume parfaitement : « L’humanité est une ‘arme d’extinction massive’. […] Il est temps de cesser notre guerre à la nature ».

Dans ce contexte, près de 20 000 délégués de plus de 190 pays et États membres devront s’engager dans d’importantes négociations et dialogues autour de la conservation de la biodiversité.

Protéger 30% des océans d’ici 2030

C’est l’un des principaux enjeux de la réunion. Cet objectif sera au cœur des négociations entre les États. Aujourd’hui, seuls 8% des océans sont classés comme « protégés », rappelle le comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et de nombreuses zones sont inefficaces.

De nombreux scientifiques et associations planchent sur des solutions pour les améliorer. Lorsqu’elles sont bien conçues, ces zones ont en effet des bénéfices spectaculaires sur la biodiversité et contribuent à réduire les effets du changement climatique sur les écosystèmes marins. Tour d’horizon des pistes envisagées.

Relever les niveaux de protection

Il s’agit de « la priorité des priorités », selon Joachim Claudet, chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et spécialiste du sujet. Bien souvent, les « aires marines protégées » n’en ont que le nom. L’écrasante majorité d’entre elles n’ont pas un niveau de protection assez élevé pour porter leurs fruits. La pêche intensive et d’autres activités néfastes y sont autorisées, réduisant leur efficacité à néant.

En France, par exemple, le gouvernement assure protéger 33,7 % des espaces marins. Les travaux de Joachim Claudet et de ses collègues (J. Claudet et al., 2022) ont cependant montré que seul 1,6 % de ces aires dispose d’un niveau de protection « intégral » ou « haut » — c’est-à-dire d’une législation interdisant les activités nuisibles, comme la pêche industrielle, l’exploitation de ressources minières ou l’extraction de sable.