
Clap de fin sur l’édition 2022 de la campagne océanographique PIRATA
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Une aventure humaine collective, un nombre exceptionnel de données collectées et les prémisses d’une science de la mer soucieuse de son impact environnemental : c’est ainsi que l’on peut résumer la réussite de cette édition 2022 de la 32ème campagne océanographique PIRATA.
Un début compliqué mais des objectifs atteints
Enfin ! La 32ème édition de la campagne océanographique PIRATA s’est achevée le 10 avril dernier.
Et malgré des débuts compliqués par la crise sanitaire et certains aléas techniques et logistiques, elle s’est avérée être un réel succès : un nombre exceptionnel de données collectées, couplé à une aventure humaine et collective construite au fur et à mesure de 50 longs jours de mer grâce à une équipe restée soudée malgré les difficultés et les défis quotidiens à relever.
Dès le départ, il a fallu rattraper les 5 jours de retard accumulés au démarrage de la mission. Certains choix ont donc été opérés tout en veillant à en conserver les objectifs scientifiques. Parmi eux, la réduction de la plupart des profils à 500 mètres de profondeur au lieu des 2000 mètres prévus au départ, permettant de récupérer déjà plus de 36 heures de retard ; ou encore celui de ne faire aucun profil dans la bande équatoriale du Golfe de Guinée (3°W) et au milieu de l’Atlantique (23°W, là où une équipe étasunienne partenaire de PIRATA était déjà passée faire des profils en décembre 2021).

Un nombre de données collectées exceptionnel
La mission a donc été pleinement remplie, avec le remplacement des mouillages météo-océaniques (notamment ceux abimés ou partis en dérive suite à des vandalisme de pêcheurs industriels), des prélèvements d’eau de mer multiples et la réalisation de profils verticaux tout au long du trajet.
Au total, 55 profils d’hydrologie et de courantométrie ont été réalisés avec succès, dont 23 le long d’une section réalisée tous les ans (à 10°W) et 6 autour de l’île de Sainte Hélène.
2965 prélèvements d’eau de mer ont été collectés, en surface ou en profondeur, permettant l’analyse de nombreux paramètres : salinité, oxygène dissous, sels nutritifs, pigments chlorophylliens, paramètres du carbone et des carbonates, et pour la première fois du pH pour mesurer le taux d’acidité de l’eau de mer. 1600 analyses ont été effectuées directement à bord pour la salinité, l’oxygène dissous et le pH. Les autres prélèvements ont été conditionnés pour être analysés ultérieurement en laboratoire.

Des scientifiques soucieux de limiter les impacts environnementaux
Mais certaines campagnes peuvent présenter aussi des opportunités, dont celles de pouvoir récupérer sur sa route, des objets scientifiques susceptibles d’être en fin de vie ou en pleine dérive en mer – comme les profileurs autonomes ARGO.
Ainsi, cette campagne PIRATA a été l’occasion de récupérer 2 profileurs ARGO : un profileur profond de type DEEP-ARGO, déployé pendant la campagne PIRATA 2020 et arrivé en fin de vie ; et un profileur-prototype déployé depuis juillet 2021 et équipé de plusieurs capteurs biogéochimiques et d’une caméra vidéo.
Cette réussite fait la preuve de la nécessité, demain, d’une plus grande coordination entre les équipes scientifiques, pour systématiser ces opérations de récupération d’objets scientifiques dérivants et limiter ainsi les impacts environnementaux des activités menées à des fins scientifiques.
De l’importance du collectif et de la diversité des métiers en mer
Mais la réussite d’une telle campagne ne se mesure pas au nombre de données récoltées.
Comme en témoigne le chef de mission Bernard Bourlès, directeur de recherche à l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement) :
« l’ensemble des opérations a pu se faire dans de bonnes conditions sur toute la durée grâce à l’équipe scientifique, mais aussi grâce à la présence d’un équipage hors pair !
Cette mission nous rappelle à nouveau l’importance du collectif humain. Une campagne océanographique fonctionne grâce à tous les corps de métiers présents à bord : officiers, mécaniciens, matelots, cuisiniers, électroniciens, maîtres d’hôtel…Tous travaillent avec passion et avec un grand professionnalisme, dans la bonne humeur et surtout avec la volonté de bien faire.
L’alchimie entre les différents acteurs, personnels et scientifiques embarqués pendant près de 2 mois est sans aucun doute l’élément-clé qui a permis d’atteindre la qualité des travaux scientifique menés sur toute la durée de la campagne. »

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