
SAGA printanière au coeur de l’Atlantique Sud !
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par océans connectés, le 09 septembre 2021
Au printemps 2021 et malgré un contexte sanitaire toujours compliqué, des scientifiques ont sillonné pendant 42 jours l’océan Atlantique Sud avec pour objectif de quantifier le courant marin le plus important de la circulation océanique et du système climatique de notre planète.
Le programme SAGA (« The South Atlantic GAteway ») est né en 2019. Il est le fruit du travail d’un consortium de 4 instituts océanographiques : l’Institut Universitaire d’Océanographie et de Changement Global de Las Palmas (IOCAG), l’Institut de Ciències del Mar de Barcelone (CSIC), l’institut Espagnol d’Océanographie (IEO), et le Centre de recherche scientifique et d’éducation supérieure de Ensenada (CICESE) au Mexique.
L’objectif scientifique de SAGA est de quantifier et de surveiller l’AMOC dans l’océan Atlantique Sud, courant marin majeur dans la régulation thermostatique de notre planète.
L’AMOC, Thermostat de la planète
La circulation méridienne de retournement atlantique (AMOC) est l’un des principaux systèmes de circulation océanique de la Terre. A la fois animée par les vents en surface et par les mouvements de convection entre les masses d’eaux de densité différentes qui cohabitent dans l’océan, elle assure la régulation de température et la distribution de chaleur sur la planète.
Tel un tapis roulant géant, ce courant marin transporte l’eau chaude et salée de l’équateur vers le nord. Cette eau se refroidit, devient plus dense et lorsqu’elle est suffisamment lourde, s’enfonce vers des couches océaniques plus profondes pour retourner vers le sud. Au total, ce courant déplace près de 20 millions de mètres cubes d’eau par seconde, soit près d’une centaine de fois le flux du fleuve Amazone !

L’océan Atlantique Sud est une composante majeure du système climatique qui régule l’intensité de l’AMOC. La circulation dans les profondeurs de cet océan relie les eaux profondes de l’Atlantique Nord aux eaux profondes de l’Antarctique, tandis que celle en surface et dans les couches intermédiaires relie les régions très froides de l’océan Austral aux régions tropicales et équatoriales.
Aujourd’hui, plusieurs recherches tendent à observer les premiers signes d’une détérioration de l’AMOC. Une telle déstabilisation pourrait accélérer la hausse des températures et plonger notre planète dans un cercle vicieux, jusqu’à atteindre un seuil de rupture. Surveiller, quantifier et mieux comprendre l’AMOC est une priorité pour les océanographes.
42 jours en mer et une série de données abondantes et précieuses
En mars-avril 2021, quarante scientifiques sont partis à bord du navire Sarmiento de Gamboa de Punta Arenas (Chili) aux Iles Canaries pour réaliser la campagne SAGA-10W.
Le long du méridien 10° ouest et pendant plus d’un mois et demi, ils ont recueilli des données abondantes avec un seul objectif : quantifier la branche retour de l’AMOC dans l’Atlantique Sud.


Malgré son importance régionale et mondiale, l’océan Atlantique Sud est une région jusqu’ici peu explorée. La campagne SAGA-10W a permis un travail de terrain exceptionnel, combinant mesures traditionnelles et innovantes, échantillonnage et modélisation numérique.
De nombreuses données précieuses ont été collectées pendant SAGA-10W, parmi lesquelles :
- des mesures CTD de pression, température, et salinité faites en un point-station donné entre la surface et 6000 mètres de profondeur
- des prélèvements d’eaux avec mesures d’oxygène dissous
- le déploiement de 15 flotteurs autonomes de type ARGO (www.argo.net) permettant la collecte tous les 10 jours,
- le long de la trajectoire du flotteur, de mesures de pression, température, salinité entre la surface et 2000 mètres de profondeurs. Parmi les 15 flotteurs déployés, 5 flotteurs étaient des flotteurs profonds plongeant à 4000 mètres de profondeur
- la mise en place de 3 mouillages ont été mis en place pour assurer l’enregistrement de mesures physiques et biogéochimiques en un point fixe et en continu pendant une année
- le déploiement 4 PIES (Pressure Inverted Echo Sounder), instrument sous-marin permettant de mesurer la vitesse moyenne du son dans la colonne d’eau
Pour compléter le programme SAGA et cette première campagne SAGA-10W, une deuxième campagne SAGA-34S se prépare. Elle aura pour objectif d’obtenir des mesures similaires à la campagne SAGA-10W mais cette fois le long de la latitude 34°Sud. L’objectif est d’avoir une quantification zonale de l’AMOC, dans son passage du Nord au Sud du bassin Atlantique. Menée par le même consortium scientifique, la campagne SAGA-34S est programmée pour février 2022.
Arc-en-Sub au large des Açores par plus de 2000 mètres de fond
On connaît moins bien le fond des océans terrestres que la surface des continents ou celle de la planète Mars. C’est pourtant au fond des mers, au niveau des dorsales – où les plaques tectoniques s’écartent – qu’ont lieu les plus importants échanges entre la Terre profonde et les océans, de chaleur ou de magma entre autres, qui peuvent in fine se répercuter sur l’atmosphère.
Une université flottante grandeur nature
La campagne RESILIENCE est le lieu d’une innovation importante puisque pour la première fois, le Marion Dufresne embarque à son bord et pour les 35 jours de mer, une université flottante. 21 étudiants en Master venus de l’Université de Bretagne Occidentale, l’Université du Littoral Côte d’Opale, l’Université Côte d’Azur, et l’Université Nelson Mandela (Afrique du Sud) seront encadrés pour vivre grandeur nature les travaux scientifiques et les manipulations expérimentales.
35 jours de RESILIENCE au cœur du Canal du Mozambique
Partie le 19 avril 2022 de l’île de la Réunion, la campagne océanographique RESILIENCE menée par Jean-François Ternon, chercheur de l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement) et ses partenaires, a rejoint le sud-ouest de l’océan Indien pour 35 jours de mer. A bord du Marion Dufresne, navire mythique de la Flotte Océanographique Française, soixante-dix scientifiques internationaux ont embarqué afin de mieux comprendre les interactions entre la physique et la biologie à petite échelle dans les structures océaniques particulières du Canal du Mozambique.
Clap de fin sur l’édition 2022 de la campagne océanographique PIRATA
Une aventure humaine collective, un nombre exceptionnel de données collectées et les prémisses d’une science de la mer soucieuse de son impact environnemental : c’est ainsi que l’on peut résumer la réussite de cette édition 2022 de la 32ème campagne océanographique PIRATA.
Blue Observer : un voilier de légende, une plateforme unique au service de la science
Un voilier unique, une campagne bas carbone internationale qui est une première mondiale : c’est sous ces vents favorables que le voilier français Blue Observer est revenu au port de Brest en mars, après 96 jours de campagne en mer en Atlantique Nord et Atlantique Sud. Retour néanmoins sur un moment-clé de cette campagne : des mesures et une escale à l’île de Sainte Hélène (Grande-Bretagne). Un riche moment de partage entre scientifiques et acteurs locaux autour des objectifs scientifiques et des activités menés en mer.
Des mesures précieuses autour de l’île de Sainte-Hélène
Plus de 28 jours depuis le départ, et la fatigue se lit sur tous les visages. Les scientifiques de la campagne PIRATA-FR32 n’ont pas eu une seule minute à eux pour tenir un journal de bord ou nous envoyer quelques nouvelles « live »…qu’importe : priorité aux quarts et aux mesures ! Retour néanmoins sur un moment-clé de cette campagne : des mesures et une escale à l’île de Sainte Hélène (Grande-Bretagne). Un riche moment de partage entre scientifiques et acteurs locaux autour des objectifs scientifiques et des activités menés en mer.
Campagne PIRATA : des nouvelles du Pont !
Voilà plusieurs jours que les 14 scientifiques naviguent pour la 32ème édition du programme océanographique PIRATA (« Prediction and Research Moored Array in the Tropical Atlantic »). Depuis le navire « Thalassa » de la Flotte Océanographique Française sur lequel ils ont embarqué, ils nous transmettent quelques nouvelles sur leur avancée.
Étudier les interactions océan-atmosphère : la 32ème édition d’une campagne ambitieuse
Pour la 25ème année consécutive du programme, la campagne océanographique PIRATA a quitté le port de Las Palmas aux iles Canaries, le 28 février 2022.
SAGA printanière au coeur de l’Atlantique Sud !
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Des prélèvements d’eau pour l’étude de métaux en traces dans l’océan Indien Sud
L'objectif scientifique de SWINGS est de mieux comprendre comment l'océan participe à la régulation du climat, en particulier via la pompe biologique.
Cap vers l’Océan Austral : SWINGS en vidéo !
48 marins, 2 mois en mer à collecter, prélever et filtrer de l'eau pour comprendre comment l'océan participe à la régulation du climat en absorbant le CO2 atmosphérique.
[Podcast] SWINGS décryptée par « La Terre au Carré » sur France Inter
Dans son émission « La Terre au Carré » sur France Inter, Mathieu Vidard revient sur l'expédition SWINGS. Il nous aide à décrypter l’intérêt scientifique de la mission et nous fait plonger au cœur de l'expédition.
Interview croisée de deux femmes scientifiques à la barre de la campagne SWINGS
Parties de la Réunion en janvier 2021, elles ont été ensemble à la barre de la mission SWINGS pendant 8 semaines au cœur de l’océan austral.
SWINGS : une expédition océanographique pour percer les mystères de l’Océan Austral
Le fameux navire Marion Dufresne, grand habitué des campagnes océanographiques, a pris le large le mercredi 13 janvier 2021 depuis La Réunion vers l'Afrique du Sud pour l’expédition SWINGS (pour South West Indians Geotraces Section).
Après 54 jours passés en mer, l’équipe PIRATA regagne enfin le port de Brest !
Cette année, 12 scientifiques et 25 membres d’équipage ont embarqué pour la 31ème mission du programme océanographique PIRATA
Réseau d’observations PIRATA : une panoplie d’instruments pour une grande variété de mesure
Les campagnes en mer “PIRATA” ont lieu tous les ans pour assurer la maintenance d’une large panoplie d’instruments océanographiques déployés dans l’océan Atlantique tropical.
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